Le Mondial de l’Automobile ouvre ses portes ce 4 octobre au public, voitures étincelantes, stands somptueux, mise en scène hollywoodienne. Écrin noir pour la marque DS de Citroën, tendances plus écologistes chez Volvo qui a choisi pour décor de somptueux paysages suédois, théâtralité féerique chez Renault avec les centaines de petits ballons montant ou descendant tout en changeant de couleur: effet garanti.
Les modèles présentés par les constructeurs sont un mélange à la fois de présent et de futur au travers des concepts, bien que ces derniers ne soient pas très présents au final lors de ce mondial.
Un nouveau concept de la mobilité tout électrique
Chez Tesla, la marque californienne créée par Elon Musk il y a 10 ans, avec l’appui financier de Google, présente des berlines 
électriques, à l’aménagement intérieur luxueux. Dotées d’un tableau de bord dont la taille de l’écran principal est plus proche d’un écran (17 pouce vertical) que d’une tablette, ces voitures sont équipées d’un système informatique qui anticipe sur les souhaits évolutifs de l’acheteur.Grâce à celui-là le possesseur de la voiture garde la possibilité d’acheter après l’achat des options sur le véhicule qu’il a acquis, puisqu’elles existent potentiellement, et qu’elles ont été virtuellement bloquées en usine. Le Pdg fondateur de la marque vient également d’annoncer qu’une voiture sans conducteur est en cours de test. Car en fin de compte le futur est en filigrane l’une des préoccupations majeures de cet événement.
La vision du futur par le pétrolier Total
Lors d’un talk-show sur le salon le jeudi 3 octobre consacré à la Presse le président de Total, Christophe de Margerie, accompagné de Vincent Bolloré, nous a présenté « l’état de l’art » et parfois la convergence qui pouvait exister entre l’énergie classique et l’énergie électrique, dite de demain.
Pour Christophe de Margerie la notion de « peak-oil » n’est plus tout à fait fondée. En effet pour lui la capacité à produire plus de pétrole dépend en fin de compte de la capacité à investir les sommes nécessaires à l’exploration de gisements, qui se trouvent être dans des zones parfois difficilement accessibles. Quant à Vincent Bolloré, qui rappelle qu’en Afrique le problème énergétique électrique est prépondérant, il met en valeur le fait que, pour que l’essence soit délivrée, il est nécessaire de bénéficier d’électricité et il met ainsi en avant le savoir-faire de ses usines. Et lors de cet événement automobile il a en effet confirmé que l’avenir résidait dans la capacité à produire des batteries les plus performantes possibles .
Une préoccupation dominante: satisfaire la génération Y
Mais la préoccupation majeure des constructeurs et industriels ne serait-elle pas le comportement à-venir des nouvelles générations. De nouvelles contraintes existent, des limitations d’usage aussi, et ce en particulier en centre-ville, ne rendent-elles pas obsolète la notion de voiture personnelle telle qu’elle existe depuis bientôt une centaine d’années. Quelle en est la perception de la génération Y? Il y a en effet une approche différente de la mobilité. Les véhicules ne doivent-ils pas être connectés à l’extrême, voire auto-guidés, fournir des services encore à imaginer. Dans cet objectif la société Deloitte a réalisé 
une étude en partenariat avec les étudiants de Paris-Dauphine, Centrale et l’Essec. Les résultats ne s’avèrent pas surprenants: e la génération Y « 19-30 ans » se révèle surtout attentive aux apports électroniques et technologiques, liées à une utilisation au quotidien. La notion de véhicule hybride ou électrique influence aussi sa perception, mais, somme toute, les « digitale natives», sont en fin de compte relativement proches de leurs aînés. 61 % des jeunes projette en effet d’acheter 1 voiture d’ici à 5 ans.
Le prix d’achat est un facteur décisif pour 50 % d’entre. Mais la voiture reste un mode de déplacement privilégié pour 57 % des jeunes filles de la génération Y. De surcroît près de 40 % de cette nouvelle génération est prête à évoluer vers une propulsion alternative d’ici à 5 ans et d’investir environ 1400 € , mais -semble-t-il- non par souci de protéger la planète mais surtout par souci d’ économie.
Par conséquent le phénomène intéressant de ce mondial c’est l’émergence d’une plus grande attention portée à l’évolution du modèle de distribution. Le processus d’achat évolue et plus exactement, sans parler de méfiance vis-à-vis des concessionnaires, de nouveaux prescripteurs apparaissent : les amis pour 90 %, et ensuite bien entendu les sites Internet et magazines auprès de 71 %, bien avant les réseaux sociaux de type Facebook ou Twitter qui ne recueillent que 30 % des avis favorables. En effet avant de passer en concession la génération Y a déjà réalisé son choix. Elle souhaite donc passer le minimum de temps (moins de 30 minutes sur place) et ainsi concrétiser rapidement un achat longuement mûri.
Le Mondial de l’Automobile, porte de Versailles, 75015 Paris. Du 4 au 19 octobre. De 10h à 20h, jusqu’à 22h le jeudi. Entrée: 14 €, 8 € pour les 10-25 ans, gratuité pour les enfants.
