News, Politique 29/01/2018

Une nouvelle pugnacité au LR sous l’impulsion de Laurent Wauquiez

by Rédaction

Les Républicains lors  Conseil National du parti  à la Maison de La Mutualité du 27 Janvier 2018, souhaitent confirmer leur retour sur la scène politique et leur pugnacité retrouvée avec l’éléection de Laurent Wauqier.

La salle était comble, et les militants ont suivi avec ferveur non feinte les prises de parole successives.  Les différents discours en un subtile dosage, virent alterner ténors, personnages de premier plan et témoignages d’élues comme Emilie Bonnivard, Flora Sabbagh ou le blogueur engagé Verlaine Djeni. Applaudissements, vivats, ou huées soulignèrent avec force cette volonté de faire partager l’ambition d’une démonstration d’unité. Une unité qui fit tant défaut durant la campagne des primaires. Celle-ci se construit sur l’image de promouvoir la volonté de fédérer toutes les initiatives, et de réunir tous les initiateurs d’un mouvement de renouveau pour faire front commun.

Durant ces prises de paroles c’est donc non seulement en tant que Présidente du Conseil Régional d’Ile de France, mais aussi comme fondatrice de « Libres! » que Valérie Pécresse a dressé la cartographie des priorités. Son discours fut caustique, son utilisation des métaphores enlevée, les symboles forts, tout en remerciant Jean Leonetti, Président du Conseil National et Maire d’Antilles, de la confiance que le LR et lui-même lui accordent en l’intronisant avec son parti comme mouvement associé.

Dès l’entrée le message de Valérie Pécresse fut très clair:  » La Droite doit se reconstruire, et je crois à une droite qui rassemble toutes les sensibilités ». Tout en rendant hommage à Edouard Balladur, assis au premier rang, elle a rappelé la pluralité des sensibilités qui font la richesse des LR, celles d’ Eric Ciotti et de Bernard Accoyer.   » Attachée au concret », ironisant sur la « créativité technocratique » d’Emmanuel Macron, elle a dressé un tableau des priorités avec 36 000€ de dette par habitant, 3 451 000 demandeurs d’emploi,  le taux de chômage des jeunes qui atteint 22, 6% et a augmenté de 0, 6% en 6 mois, les 262 000 titres de séjour délivrés l’an dernier et les 15 000 fichiers S sur le territoire.

Face au « retour du jacobinisme », elle dénonce  » Les Marcheurs déconnectés et hors sol », et confirme les différences avec fermeté: « Non,  Emmanuel Macron ne fait pas la politique que nous voulions ». Et, en tant qu’élue attachée au concret, elle donne les échéances: »L’ enjeu de 2018 est la reconstruction, 2019 et 2020 seront les années de la reconquête ».

Après ces prises de paroles destinées  à représenter une combattivité renouvelée des élu(e)s resté(e)s aux LR, le discours final de Laurent Wauquiez fut précédé par celui du Président du Sénat, Gérard Larcher. Sur le ton de l’ humour,  alliant Jean de La Fontaine et Antiquité latine, le discours de Gérard Larcher a confirmé le message transmis par chaque précédente intervention en des styles différents: « Ce Conseil National est la démonstration de notre solidité. Il relève le défi de la reconstruction et du rassemblement ».(…)Je suis militant des LR et le demeure. L’opposition ne se résume pas à La France Insoumise et au Front National ».  Prônant  » l’ouverture aux valeurs d’humanisme proches des (leurs) »,  Gérard Larcher,  en concluant par « Le débat ne doit pas être déchirure » souleva l’enthousiasme et son final « Vive la République, Vive La France » engendra une standing ovation.

Ainsi fut préparait l’intervention de Laurent Wauquiez . Son discours fut porteur du message-clef de ce Congrès National des Républicains dont il est désormais le Président, qui dès la première phrase, confirma le message assené par tous,  « C’est le premier jour de notre reconstruction. Je veux faire entendre la voix de La Droite. Vous, vous avez été là, vous avez fait entendre la force des Républicains. Je vous en remercie. Si je ne lâche jamais rien, c’est que je sais que vous êtes là à mes côtés. »

Le discours de Laurent Wauquiez se développa durant plus d’une heure: il constitue la feuille de route future du parti. En rendant hommage aux figures historiques du parti  – plutôt de la Droite au sens large, et non du LR stricto sensu pour certaines-  Laurent Wauquiez fit part de sa volonté  de s’inscrire  dans une lignée de « grandes figures, ces hommes et ces femmes qui avaient des convictions, du caractère et hauts en couleur ». Sans oublier de saluer l’action de Bernard Accoyer, il structura son discours sur le thème de la « renaissance ».

Rappelant les valeurs traditionnelles du parti, il affirme sa foi dans un renouvellement, l’obligation pour la droite de « repenser sa raison d’être », “de forger le nouveau logiciel de la droite », de « retrouver sa colonne vertébrale ». Ce fut donc un discours qui refuse toute concession tout en affirmant une volonté de « donner sa chance à une nouvelle génération »,  par un travail collectif et en retrouvant « le plaisir du débat ».

S’appuyant sur les résultats obtenus dans la région dont il préside le Conseil, il trace son programme d’action, un programme qui s’attaque à  » tous les débats indispensables, tous ceux qu’Emmanuel Macron n’aborde pas »:  » gaspillage de l’argent public », l’ augmentation des impôts, la sortie des 35 heures, « une réforme ambitieuse du régime des retraites ». Il s’oppose au démantèlement de l’assurance maladie, souhaite réfléchir à l’approche de l’économie, car  » pour nous, le patriotisme économique, ce n’est pas un mot. »

Reprenant une proposition d’Edouard Balladur, il propose une nouvelle définition de l’Europe,  » une Europe des cercles, l’Europe reconstruite autour d’un noyau dur à 12″.Et pour le versant Ecologie, elle passe par la « défense des territoires, de tous les territoires, cette France des départements, des petites villes, cette France des maires(…) une écologie de l’enracinement ».

De même, Laurent Wauquiez  » refuse  de  laisser le monopole du social à la Gauche, mais de même le monopole de l’immigration ou de la sécurité à l’Extrême Droite ». En conséquence le ton est polémique. Il s’éloigne tout autant des formules  diplomatiques qui furent celles de François Baroin au lendemain des législatives de 2017:  » Je m’incline avec respect devant le choix des électeurs. J’adresse mes félicitations les plus républicaines au président Emmanuel Macron qui est l’artisan de cette victoire ».

Un discours important tenu devant le Conseil National du LR, un discours qui s’est efforcé d’aborder avec éloquence tous les grands thèmes qui ont longtemps été le socle des programmes de Droite. L’ orateur évoqua la philosophe Simone Weil, et acheva en citant le poète Yves Bonnefoy: « Aimez cette heure, mes amis, où se dénouent les signes, c’est presque l’aube ». Un discours travaillé dont la mission est triple: re-mobiliser les militants (seuls 42,46% se sont exprimés pour cette élection interne au LR),  fédérer le groupe politique qui ne présente que 146 députés face au plus des 300 du LaREM, – mais reste toutefois le groupe d’opposition le plus important face à LaREM-, et surtout construire une nouvelle droite unie. Un programme ambitieux.

 

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