Ce dimanche soir, le résultat des votes des adhérents du parti Les Républicains a été annoncé. Après une campagne sans surprise en terme de positionnement politique, chacun est resté dans son registre favori. Eric Ciotti, projettant des valeurs de la droite qu’il affectionne avec un discours sécuritaire, refusait une immigration sans contrôle. Bruno Retailleau a incarné une orthodoxie financière plus attentive aux grands équilibres des finances publiques. Les propositions de ce dernier se situent dans une ligne aux thèmes plus modérés que ceux d’Eric Ciotti plus clivant. Son ancrage et son positionnement de campagne, il les résume « Dans cette volonté de ne jamais quitter cette place que nous n’aurions jamais dû quitter ».
Accueilli par ses supporters qui ont laissé éclater leur joie, Eric Ciotti qui espérait réussir une élection à un tour a remercié son rival Bruno Retailleau de permettre un second tour. Il s’engage plus que jamais à être le candidat du rassemblement, et s’est déclaré attaché à « une ligne d’indépendance de notre famille », tout en faisant part de son ambition politique pour Les Républicains. Et d’ajouter : « Nous sommes héritiers du général de Gaulle, et notre place est d’être au premier rang ». Pour Bruno Retailleau, le retour aux sources du succès et du pouvoir de son mouvement politique sera la conséquence de son obtention de la présidence. Car, voici son ancrage et son positionnement de campagne « dans cette volonté de ne jamais quitter cette place que nous n’aurons jamais du quitter ». Eric Ciotti confirme son projet de désigner au plus vite le candidat à la présidentielle de 2026 avec la désignation rapide d’un candidat en évoquant « un projet fort…avec un projet qui devra parler à tous les Français ». Pour cela, il répète son mantra de campagne « un cap pour l’élection présidentielle, qui devra être fait avec une méthode sans ambiguïté ». Et Eric Ciotti clôt son discours sur un souhait adressé « à ceux qui vont me rejoindre pour le second tour..».
Bruno Retailleau décline alors dans son discours les éléments non-clivants de sa candidature « Ils sont une bonne nouvelle, car il y aura un second tour avec un différentiel de 5000 voix. Tout est possible ».
A entendre les supporters de Bruno Retailleau, scandant Bruno, Bruno, les cinq mille voix séparant les deux candidats arrivés en tête ne seraient qu’une formalité à acquérir pour leur champion. Bruno Retailleau attaque son discours en saluant tous les adhérents des LR , « car avec plus de 70 % de votants c’est l’assurance d’avoir la légitimité pour présider le parti, tache herculéenne comme je l’ai développé lors de ma campagne ». Le ton est donné, en rappelant les difficultés engendrées par les scores dans un mouchoir de poche en 2012 obtenus par François Fillon et Jean-François Copé, et leur guerre fratricide. Il évoque aussi la remise en piste d’un parti qui, d’élection présidentielle en élection législative, a perdu les trois quarts de son électorat. Seul demeure un groupe LR important au Sénat.
Bruno Retailleau décline alors dans son discours les éléments non-clivants de sa candidature « Ils sont une bonne nouvelle, car il y aura un second tour avec un différentiel de 5000 voix. Tout est possible ». Sa ligne politique est axée sur la réhabilitation d’un parti pour qu’il réoccue une place forte sur l’échiquier politique, avec des projets sociétaux plus rassembleurs et moins polémiques que ceux d’Eric Ciotti. Et d’avancer: « Je vois la volonté de tous nos militants, c’est la volonté de la rupture. .. Je travaillerai à réunir, car lorsque je parle de rassemblement, c’est pour rassembler avec un souci d’apaisement. Une ligne claire de droite. Je suis sûr que, si la droite assume ses convictions, elle saura rassembler ».
Et fidèle à ce qui fut une constance stratégique de l’UDF, en passant par le RPR, Bruno Retailleau, pour appuyer sa volonté de gagner la présidence des LR, porte des attaques sur la politique du Président Emmanuel Macron, et les conséquences sur la vie des français des mesures prises comme les coupures d’électricité à venir. Son accent est indéniablement gaullien quand il déclare « Aidez moi à redresser la droite. Ma certitude, c’est que la France peut à nouveau redevenir une grande nation ».
Le dénouement dimanche prochain…
Jean Cousin