Dans la galaxie des chefs étoilés, Patrick Raingeard est une personnalité à part qui cultive une cuisine raffinée et inventive. Il officie au restaurant du Cap Estel à Eze sur Mer, où il a su créer une ambiance raffinée. Respectueux des produits il sait exprimer leur goût, leur texture tans des préparations où se mêlent la saveur de la matière liée à des aromates rares. C’est ainsi qu’il est possible d’y apprécier le safran sauvage du midi et les parfums délicats de fleurs de saison. Chaque met allie élégance de la présentation et subtilité des mariages, fruit d’un long apprentissage commencé à l’âge de 17 ans à l’école hôtelière de Noirmoutier, suivi d’ un parcours initiatique marqué par des étapes chez « Le Nôtre », « Ledoyen » et « La Mère Poulard », jusqu’à sa première étoile en 2009 au « Port Palace Hôtel ». Sa cuisine s’élabore sur un savant mélange de réflexion et de curiosité.
Patrick Ringeard avez-vous un plat préféré?
Non je n’ ai pas de préférence, mais le veau est une viande que j’aime travailler. Sa cuisson, l’associer à des saveurs nouvelles. Mais j’aime aussi créer des amuse-bouche très originaux. Mais même avec une soupe vous pouvez « lâcher les chevaux » sur quelque chose de très pointu dans les goûts. La soupe aux marrons et au gingembre, par exemple, n’est pas sucrée, mais le gingembre confit y devient pertinent par le goût poivré qu’il introduit naturellement sans qu’ il n’y ait un gramme de poivre. On est vraiment sur des goûts très très pointus dans les mélanges de saveurs. Trouver ces associations m’amuse, parce que, pour moi, les goûts sont mémo-techniques. Il suffit de bien sortir au moment où il faut dans les classes pour pouvoir bien en parler et pouvoir bien les mettre en œuvre dans ses plats. Après c’est mûrement réfléchitet je l’ai fait pour la première fois ce soir.
Votre futur au Cap Estel, comment l’envisagez-vous ?
C’ est un endroit qui est sensationnel, fabuleux. Avec ce que je peux apporter il me faut rester humble. Tant que c’est parfait, on ne peut rien dire, mais on ne peut rien faire non plus. Un cuisinier a toujours envie de grandir, c’est une remise en question perpétuelle, je cherche sans arrêt. Il y a des réussites, des désespoirs, cela fait partie de notre vie. La seule obligation est de progresser. Il ne faut jamais se croire arrivé, on peut toujours faire mieux.