News, Politique 11/04/2017

François Fillon, Emmanuel Macron: Les points de dissension

by Rédaction

Assurément le caractère excessif des échanges, ces derniers jours, par médias interposés, entre les deux candidats à la présidentielle François Fillon et Emmanuel Macron, n’est pas de nature à réellement éclairer les points d’oppositions entre leurs programmes.
Il n’en demeure pas moins que, lors d’une conférence de presse à son QG, François Fillon a fait valoir son point de vue, et pour le moins, ses commentaires sont plutôt « relevés ».
Pour le candidat du LR, « la réalité sur Macron » est qu’il s’agit de « l’homme des notes de Bercy », , un homme caractérisé par  » l’immobilisme, ne rien transformer ». Tout cela s’oppose ainsi au credo de François Fillon sur la nécessité d’un traitement de choc. Pour lui Emmanuel Macron est « le candidat de la dette, qui veut augmenter la dépense publique, avec des dépenses non documentées », le tout accompagné d’une « augmentation très forte de la dépense ».

Mais la charge la plus forte de François Fillon contre le programme du candidat d’En Marche concerne la baisse de la taxe d’habitation. L’analyse faite par le LR est qu’il s’agit en fait d’un système à double vitesse, caractérisé par une nationalisation d’un impôt local. Les répercussions de l’application de cette mesure seront  « graves », du point de vue de François Fillon car « le contribuable local payerait moins, mais le national payera, c’est un marché de dupes ».

Paradoxalement, alors que les candidats plus à gauche considèrent Emmanuel Macron comme étant plus favorable à l’économie de marché, François Fillon pense exactement le contraire en déclarant qu’Emmanuel Macron  » choisit les ménages et non  un programme de la compétitivité… Il n’y a pas d’évolution, il n’y a rien qui peut rassurer l’industrie ».

François Fillon va plus loin, alors qu’il présente les premières semaines de son quinquennat comme devant être marquées par des décisions fortes, devant être appliquées sans délai par ordonnances. Paradoxalement il reproche à son concurrent « une forme de concentration de pouvoir »,  et il ajoute qu’il  « rabaisse le rôle du parlement, rabote le dialogue social », tout en arguant que « tout cela est assez flou ».

Sur les retraites, alors que François Fillon propose une retraite à 65 ans, bien qu’Emmanuel Macron s’engage à ne pas modifier l’âge de la retraite durant toute la durée de son quinquennat, s’il est élu. François Fillon faisant fi du fait que pour les électeurs la perspective de reporter leur départ de la vie active n’est peut-être pas l’ambition dominante. Persiste dans une de ses mesures phares, en considérant que « la nationalisation des retraites n’est pas une bonne idée », que « la modernité n’est pas d’avoir un régime par point », et « qu’il faut faire converger les régimes des publiques  vers le privée ».

En fin de compte François Fillon ne pourrait dans l’absolu reprocher à Emmanuel Macron les mesures qu’il défend. Il s’agit plutôt de faire valoir que son programme économiquement le plus radical de tous ceux présentés par les principaux candidats à la présidentielle est somme toute raisonnable. Car les diverses affaires n’ont pas  permis, et ce à moins de quinze jours du premier tour d’entamer semble-t-il une réelle prise de conscience pour les Français des options présentés par les candidats, et des conséquences de celles-ci sur leur vie future.

Pierre Cusson, Dominique Grimardia

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