News, Politique 04/01/2021

La campagne de vaccination commence, déjà de nombreuses polémiques

by Marie Combes

Malgré les interventions du ministre de la Santé Olivier Véran, destinées à rassurer sur la méthodologie de mise en place, il apparaît que les mesures et l’organisation de la campagne de vaccination de la population ne sont pas assez rapides dans leur mise en œuvre. La comparaison avec l’Allemagne ou le Royaume-Uni fait apparaître un déficit d’organisation. A ce jour, l’Allemagne fait état de près de 250 000 vaccinations et la Grande-Bretagne a vacciné un million de personnes.

Lors de ses vœux Emmanuel Macron avait fait part de sa volonté d’accélérer le rythme des vaccinations. Aujourd’hui face à la polémique naissante qui met en cause la réactivité du gouvernement, un changement de cap radical a été effectué. Initialement la vaccination avait été réservée et organisée pour les résidents de maison de retraite et les soignants les plus âgés et fragiles. Il est dorénavant prévu que l’intégralité des professionnels de santé de plus de 50 ans sera aussi vaccinée de manière prioritaire.

Problèmes de disponibilité du vaccin

Mais cette volonté d’agir de manière plus rapide va peut-être se heurter à des problèmes pratiques de disponibilité des doses de vaccin. Actuellement, la France a reçu du laboratoire Pfizzer-BioNtec 60 000 doses. Il est prévu de recevoir prochainement 500 000 nouvelles doses par semaine. Cette difficulté est actuellement partout la même en Europe puisque les Britanniques sont obligés de repousser les secondes injections pour disposer de davantage de stock dans l’immédiat, et que les Allemands font tourner au ralenti leurs centres de vaccination. Cette situation  devrait s’améliorer en raison de la disponibilité de nouveaux vaccins. L’Union européenne a fait une commande de 300 millions de doses du vaccin Moderna auprès du laboratoire AstraZeneca, pour le mettre à disposition le plus rapidement possible.
Dans ce contexte, il apparaît que la situation sanitaire ne permettra pas de donner beaucoup de répit au gouvernement. Le nombre important déclaré de cas positifs au Covid-19, ainsi que les personnes hospitalisées ou en réanimation, sont très élevés. Les fêtes de fin d’année et les assouplissements des mesures de confinement mises en place par le gouvernement en décembre, destinées à permettre à l’économie marchande de fonctionner ne sont pas sans conséquence.

Conséquences sur l’Éucation nationale et les Universités

La rentrée sur le plan sanitaire risque d’être difficile. Une augmentation du nombre de cas est prévue pour début janvier. Face à ces prédictions, le ministre de l’Éducation nationale n’a pas souhaité repousser la rentrée des classes en déclarant, sur le plateau de BFM TV ce dimanche, qu’il n’était pas nécessaire de reporter cette rentrée. Même si, dans le même temps, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont décidé de reporter la rentrée scolaire, Michel Blanquer a repoussé toute mesure de précaution en évoquant une situation sanitaire bien mieux maîtrisée en France que dans d’autres pays. Le ministre de l’Éducation nationale a déclaré : « Les enfants iront à l’école demain comme prévu. Les pays qui ont reporté connaissent une vague épidémique particulière notamment l’Angleterre dont on sait qu’elle traverse une période particulièrement difficile ».

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Pour les universités la situation ne s’améliore pas. Le retour dans les amphithéâtres n’est pas prévu. A ce jour, près de 1,6 million d’étudiants sont amenés à ne plus suivre les cours en présentiel. Une circulaire du ministère de l’Enseignement supérieur du 19 décembre précise la mise en œuvre de décisions pour rouvrir les facultés. La lecture de celle-ci révèle que les mesures prises sont extrêmement limitées. Elles s’adressent à des étudiants qui sont les plus fragiles, en situation de handicap, de précarité numérique ou de décrochage. Nous sommes donc loin d’une rentrée normale au niveau des universités.

Dans un contexte politique délicat, le gouvernement affirme, met en place, rectifie en permanence les mesures destinées à lutter contre la pandémie. S’agit-il de présenter une communication fondée sur la réactivité, ou une incapacité à définir une stratégie à moyen terme ?

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